Le système des retraites en France peut sembler complexe, pourtant il tend à s’uniformiser. Que vous soyez salarié ou travailleur indépendant (commerçants, artisans, profession libérale, exploitant agricole), votre future retraite repose toujours sur trois niveaux : le régime de base, le régime complémentaire et l’épargne individuelle.
Le régime de base constitue le premier niveau de retraite que vous touchez en tant que professionnel. Obligatoire, il est géré par les pouvoirs publics et fonctionne sur le système dit de répartition. Au fil des textes législatifs et réglementaires, le régime de base des professionnels s’est aligné sur celui des salariés. Depuis 1973, les commerçants, artisans et industriels bénéficient d’un régime de base identique à celui des salariés. Ils cotisent un certain nombre de trimestres pour percevoir une retraite dont le taux plein est égal à 50% du salaire moyen calculé sur plusieurs années (jusqu’à 25 ans). L’âge de départ à la retraite est lui soumis aux mêmes conditions que pour les salariés. Les professions libérales ont préféré maintenir un régime de base différent. Les conditions d’âge de départ à la retraite sont identiques au régime général, mais le système de cotisation diffère. En contrepartie des cotisations versées chaque année, les professions libérales acquièrent des points qui serviront à calculer le montant de leur pension lors du départ à la retraite. Il vient s’ajouter à votre pension de base pour compléter votre retraite. Comme pour le régime de base, la retraite complémentaire est obligatoire et fonctionne par répartition. Le système de calcul est ensuite le même pour tous les travailleurs indépendants. Les cotisations versées chaque année donnent droit à des points. Le montant de la retraite complémentaire est alors calculé en multipliant le nombre de points accumulés par la valeur du point le jour du départ à la retraite. Toutefois, pour bénéficier d’une retraite complémentaire à taux plein, vous devez pouvoir justifier du taux plein dans le régime de base. Si ce n’est pas le cas, votre retraite complémentaire est minorée. À l’inverse, ceux qui poursuivent leur activité au-delà de l’âge de départ à la retraite peuvent obtenir une majoration de leur pension. Le régime de retraite complémentaire des commerçants, artisans et industriels a fusionné depuis le 1er janvier 2013. Leur régime est identique et relève du Réseau Social des Indépendants (RSI). Les non-salariés agricoles disposent eux aussi d’une retraite complémentaire obligatoire depuis 2003. Quant aux professions libérales, il existe plusieurs régimes complémentaires distincts en fonction des professions : le système d’acquisition de point diffère d’une caisse de retraite à l’autre. En marge de votre retraite de base et de votre complémentaire, toutes deux obligatoires et versées par votre caisse d’affiliation, vous avez la possibilité, pour vous aider à maintenir votre niveau de vie, de vous constituer un troisième niveau de retraite, grâce à la capitalisation.Epargner en prévision de sa retraite n’a rien d’obligatoire et relève du choix de chacun. Mais avec l’allongement de la durée de cotisation, les aléas de la vie professionnelle, il est conseillé de l’envisager. D’autant que plusieurs produits spécifiques d’épargne retraite sont à disposition des professionnels. Dans le cadre de votre activité professionnelle, vous pouvez adhérer à un contrat Madelin. Le principe : verser des cotisations chaque année, déductibles du revenu professionnel imposable(1) au cours de vos années d’activité pour vous constituer une rente viagère une fois à la retraite. Lancé en 2003, le PERP (Plan d’Epargne Retraite Populaire) fonctionne sur le même principe. S’ils ne sont pas dédiés à la retraite, l’assurance-vie et le PEA sont également des placements permettant de se constituer une épargne retraite. Enfin l’investissement dans un bien locatif peut être une source de revenu très intéressante pour compléter sa retraite.
(1) dans les limites prévues par la loi